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Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)
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Résultat de la recherche de GERS., P. Paul
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A. - | "Action de se priver de certains biens matériels (aliments) ou de certains plaisirs (notamment de la chair)" : Estoit aussi loy tres difficile a croire parce que elle seurmonte toute raison, et deffent tout ce que on seult amer, prisier et desirer. Pour honneur elle prescha le crueux tourment de la croix et mort tres vergoingneuse, pour richesses povreté, pour delices astinence, jeunes et sobriété, et pour puissance et dominacion toute subjection et humilité. ([GERS., P. Paul, a.1394, 494]). Cestui eut à disciple Erupides, qui puis fut souverain astrologien, lequel fut de merveilleuse abstinence, comme dit saint Jerosme en son second livre, qui dit que non seullement de chair cuite se abstenoit, mais aussi de toutes choses, c'est assavoir qu'il ne mengeoit riens cuit. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 50 v°]). |
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- | Aller/se mettre + adv. de quantité + accompagné (sans compl. de pers.). "Se rendre quelque part en compagnie d'un certain nombre de personnes" : ...il appert pour ce qu'il [saint Pol] se exposa lors et aprés a tous perilz constamment, et que mesmement il desiroit la mort ; et ce qu'il la fuyoit estoit non mie pour soy mais pour les autres mener a bonne voye et a salvacion : il se doubtoit qu'il ne alast pas assés acompaigniez en paradis, il n'y vouloit point estre sans ses enfans ([GERS., P. Paul, a.1394, 500]). Cestui fut très cler astrologien ; touteffois ils preveut mal à son cas comme plusieurs font. C'est comme, à tout grande quantité de pecune, peu acompaigné se mist en mer en la main des piractes, qui pour icelle avoir le gecterent dedens. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 41 v°]). |
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1. | [D'une pers.] Accorder qqc. "Reconnaître, affirmer qqc." : Disoit aussy qu'il estoit le premier entre les pecheurs, et qu'il ne se jugoit riens scavoir fors Jhesu Crist crucifié. Et ailleurs il se loue, ce samble, tout au contraire. Que dirons nous icy ? Nierons nous ces choses ou les accorderons nous ? Nous les accorderons a l'excellant louange de saint Pol, car par ces choses nous sont monstrees pluseurs vertus en luy ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). Amour d'argent commendera a ung autre flater, mentir, parjurer, souffrir injures, blaphemes, accorder quanque on dira, maintenant l'un, tantost le contraire, faire toutes choses tant soyent horribles, tant soyent crueuses et abhominables a Dieu et au monde : sans reffus il y obeyra. ([GERS., Concept., 1401, 412]). |
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1. | [Le suj. et le compl. sont des inanimés abstr.] "Se mettre en harmonie avec qqc., consentir à qqc." : Car de loy commune l'un sans l'autre ne se fait point en la justificacion du pecheur par penitence : ne grace sans voulenté, ne voulenté sans grace. Et en ce est le merite, que voulenté s'accorde a grace. Exemple de l'ayment qui attrait le fer : ainsy fait Dieu l'ame. Vous veés en saint Pol, que tantost a la vocacion ou prevencion de Dieu il respondit en ouvrant l'uys de son consentement : "Sire, que veulz tu que je face ?" Il adjousta doncques a grace bonne voulenté. ([GERS., P. Paul, a.1394, 498]). |
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2. | "Consentir à faire qqc." : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). ...le pere luy dist : "Beau filz, tu yras a ceulz que tu cuides estre mes amis, et faindras que je suys en prison condampné a mort, se secours ne me font en ce derrien besoing". Le filz s'i accorda et quant il ot partout alé, il feist son rapport a son pere ([GERS., Concept., 1401, 415]). |
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"Avertissement" : Et nous, aprés noz pechiez par lesquelz nous renions Dieu de fait, que faisons nous ? Comment nous convertissons nous, mais comment ne nous voulons nous convertir ne par admonicion ne par prosperité, ne par tribulacion, ne tost, ne tart ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 489]). Ceulz doncquez laissent morir leur ame de fain tres perilleuse, tres crueuse et sans pitié, qui ce pain et ceste viande espirituelle li denient, qui ne veulent oyr bonnes amonicions ou se ilz les oyent, tantost les gettent et vomissent hors ([GERS., Purif., 1396-1397, 59]). |
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A. - | Il advient que + ind./subj. "Il arrive que" : Je parle de nous, mondains, qui ne scavons que c'est fors d'amour mondaine, de quoy advient que nous jugons les autres amoureux de Dieu estre folz amoureux. Veons le en saint Pol qui estoit batus, huez et de crachié en mil manieres par les mondains comme ung fol ([GERS., P. Paul, a.1394, 515]). ...la matière Estant pesant plus que légière, En forme de pouldre ou de cendre, Lesqueles certes au descendre Se meslent et font mixtion Au bas air en sa région, De quoy lui affiert et avient Qu'il nous soit disconvénient, En quel forme print sa naissance La dicte faulse pestillence ([LA HAYE, P. peste, 1426, 27]). Et ainsi il aduient que combien que nous aions voulente de monter souuent iusques au souuerain eschelon de ceste eschielle, cest a contemplacion, nous est force et necessite que nous descendons. ([CIB., p.1451, 179]). |
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- | Le temps advenir. "Le temps futur, qui doit arriver" : ...et par ainsi saint Pierre, comme je tiens, fut plus repris pour soy garder du temps advenir que pour le deffault coulpable du temps passé. Et par ainsy je accorde que saint Pol reprist justement saint Pierre sans ce que on impose crime a saint Pierre mais grant louange, comme dit est. ([GERS., P. Paul, a.1394, 490]). ...il [Dieu] est eternel, et toutevoies par nul temps il n'est mesuré, car le temps present, ne le temps passé, ne le temps advenir ne lui compete. Car le temps present n'a pas estre demourant, mais passé. Dieu demeure tousjours tout ung. ([Somme abr., c.1477-1481, 140]). |
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- | [Vocab. mystique : les forces adverses menant l'âme au désespoir en la privant de la contemplation de Dieu] Eaux d'adversité : ...saint Pol embrasé tout de l'amour de Dieu enflammoit ceulz ausquelx il estoit joingt en tant que jusques au ciel il getta sa flamme sans ce que les eaues d'aversité la peussent estaindre ([GERS., P. Paul, a.1394, 511]). |
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Empl. trans. "Épurer (un métal) des éléments étrangers" : Et quelle purté fut plus grande a autruy que en ycelluy qui tout estoit getté en l'ardent fournaise de vive amour ? Oncques or ne fut plus affiné ne plus purifié ; par quoy il ot son entendement du tout esclarsy a veoir Dieu ([GERS., P. Paul, a.1394, 513]). |
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I. - | Adj. "Abattu, affligé" : Et vous, tres glorieux apostres, les honnourez amis de Dieu, saint Pierre et saint Pol, entre voz honneurs ne nous oubliez pas, nous, dy je, qui sommes afflics, povres et miserables, qui selon nostre petit engin et pouoir nous efforsons vous reverer et porter gloire ([GERS., P. Paul, a.1394, 484]). |
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"Cri ; tumulte" : Quelle merveille aussy se nous n'avons paix de conscience ne repos dedans nous quant nous gisons en telle ordure, et quant nous nous habandonons au hahay et au bruit de toute cure terrienne et tres noiseuse ([GERS., P. Paul, a.1394, 513]). |
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- | Estre aheurté à. "Être attaché opiniâtrement à" : Ne soyons pas ahurtez a nostre teste ou jugement ou devocion ou affections, que nous ne croyons conseil des autres, tant ayons apparence de bien en noz entreprises. ([GERS., P. Paul, a.1394, 500]). |
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2. | [D'une pers.] "Blessant, désagréable" : A aucuns il [saint Paul] estoit trop mol, aux autres aigre et cruel comme a celuy lequel il livra a Sathanas, et comme au cousin de Barnabé, lequel il ne voult point recevoir avec soy. ([GERS., P. Paul, a.1394, 506]). |
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"Minéral qui a la propriété d'attirer le fer" : ...ne grace sans voulenté, ne voulenté sans grace. Et en ce est le merite, que voulenté s'accorde a grace. Exemple de l'ayment qui attrait le fer : ainsy fait Dieu l'ame. ([GERS., P. Paul, a.1394, 498]). Aymant, magnes en latin, est une pierre rude et assez cogneue, et est nombrée entre les pierres précieuses pour sa grant vertu, car l'aymant, de sa propriété, attrait le fer merveilleusement ; laquele vertu peut estre liée par froter la pierre d'aulx, et a pluseurs autres vertuz qui seroient trop longues à déclarer. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 175]). Aucuns dient que cestui Jectan fut ès Indes et trouva les roches de aymant et, par la subtilité de la science de astrologie, trouva moïen d'en avoir et, par ce, icellui faisoit choses merveilleuses devant le peuple, de quoy il fut moult aprecié et renommé. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 16 r°]). Cestui trouva plusieurs experiences en la nature du charbon et en sçavoit composer ymages, qui jamais ne pourrissoient, et fut lui, comme aucuns dient, qui premier trouva la maniere de fere une roe de perpetuel mouvement, sans toucher par la force de la perre d'ayement ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 36 r°]). |
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A. - | [Le compl. désigne une pers.] : ...pour ce qu'il ama Dieu, Dieu l'ama, comme dit Seneque : "Se tu veulz estre amér sy aime". ([GERS., P. Paul, a.1394, 487]). |
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- | [Dans un cont. métaph.] "Fournir une nourriture spirituelle" : En aprés de la pitié et debonnaireté du vray amoureux saint Pol envers tous, qui en pourroit assés parler ? N'avons nous pas qu'il se nommoit mere et nourrice qui enfantoit et allaictoit tous ceulz qui se convertissoyent ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 510]). |
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1. | "Citer (un fait, un texte) comme preuve de ce que l'on affirme" : O tu qui dis ainsy et alegues cecy, certes tu loues saint Pierre quant il, qui estoit pape et pasteur de l'Eglise universale, souffrit estre repris, et le porta paciemment, et y obeit humblement, ce qui est contre l'orgueil de pluseurs qui ne veulent, tant soyent petiz, souffrir de riens estre repris ou corrigiez ([GERS., P. Paul, a.1394, 490]). |
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2. | Allumer l'Église. "La remplir de lumière (en tant que lieu), l'enflammer de l'amour de Dieu (en tant que communauté des Chrétiens)" : Eulx deux [saint Pierre et saint Paul] sont deux beaus clers luminaires luisans devant Dieu, et alumans l'Eglise. ([GERS., P. Paul, a.1394, 485]). |
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A. - | [Avec une idée d'intensité] "S'embraser" : ...pareillement saint Pol embrasé tout de l'amour de Dieu enflammoit ceulz ausquelx il estoit joingt en tant que jusques au ciel il getta sa flamme sans ce que les eaues d'aversité la peussent estaindre : Aque multe etc. Mais plus cuidoit on estaindre ce feu, et plus fort s'alumoit. ([GERS., P. Paul, a.1394, 512]). |
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2. | [De l'attitude, des sentiments d'une pers. vis-à-vis d'elle-même] "Strict, dur" : O tu, qui blasmes saint Pierre pour ce qu'il renia son maistre, ou qui pour ce veulz tes pechiez excuser, avise, je te prie, comment a ung seul regart de Jhesu Crist, il se converti soudainement a repentence tres amere en pleurs et en gemissemens continuelz. ([GERS., P. Paul, a.1394, 489]). |
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"Avec affliction" : ...oncques homme ne ploura pour ses pechiez tant diligemment et amerement comme saint Pol plouroit pour ceulz d'aultruy. ([GERS., P. Paul, a.1394, 511]). |
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- | [P. réf. au Cant. VIII, 6-7] L'amour est fort comme la Mort : Bien est verifié en luy que amour est forte comme la mort (...). Et tout ainsy comme le feu plus a de matiere, et plus s'espart et s'efforce, pareillement saint Pol embrasé tout de l'amour de Dieu enflammoit ceulz ausquelx il estoit joingt en tant que jusques au ciel il getta sa flamme sans ce que les eaues d'aversité la peussent estaindre ([GERS., P. Paul, a.1394, 511]). |
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- | Ange de lumière. "Lucifer" : Autrement nous trebucherons legierement et serions deceuz par l'ennemy qui se mue et transforme, comme dit saint Pol, en l'ange de lumiere, c'est a dire : en samblance de grant bien il cele sa malice, et decoit plus tost et [plus] perilleusement que se il la monstroit ouvertement ([GERS., P. Paul, a.1394, 501]). |
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A. - | [D'un être animé] "Plein d'angoisse" : Ilz jugent nices ceulz qui mettent toute leur cure a oyr parler de Dieu par Escripture ou sermon, a parler a luy par saincte oroison et meditacion, et sont nus, familleux, povres, souffreteurs, angoisseux, hayz, moquez pour son amour ([GERS., P. Paul, a.1394, 515]). |
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"Apôtre" : ...ce jour de la Penthecouste, le jour de perdon et remission, le jubilé de grace, les apostres et les disciples avecque la benoite Vierge Marie estoient enfermez pour la paour des juifs dedens l'ostel ou avoit esté faite la cene du grant jeudi ([GERS., Pent., p.1389, 74]). Aucunes fois il recitoit ses revelacions, et qu'il avoit plus labouré que les autres ; l'autre foys il disoit que c'estoit le tres petit des apostres, et qu'il n'estoit pas digne d'estre appelé apostre pour ce qu'il avoit persecuté saincte Eglise. ([GERS., P. Paul, a.1394, 501]). L'envoy du Saint Esperit est de deux manieres come celle du Filz. L'une est visible, comme il apparut sur Jhesu Crist en maniere et espece de coulon, et sur les apostles en figure de langues ardantes comme feu. L'aultre est invisible, par laquelle est envoié es cuers et pensement de l'ame pour sainctefier la creature. ([Somme abr., c.1477-1481, 118]). |
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- | Faux apostre : Mais soy louer pour neccessité et pour proffitter a autruy, et tout pour la gloire et louange de Dieu est prudence et magnanimité puisque verité y est tousjours gardee. Et ainsy le feist saint Pol : pour ce que les faulz apostres le vouloyent debouter comme ung homme sans auctorité ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). |
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E. - | Empl. impers. Il appert en/par qqc. : Et en aprés je dy que la foy et l'amour que saint Pierre avoit a son maistre desservi envers luy qu'il fut fait pasteur universal de saincte Eglise. Il apparu par la demande que Jhesu Crist luy feist par troys foys en disant : "Petre, amas etc. : Pierre, me aimes tu ?". ([GERS., P. Paul, a.1394, 487]). Nous avons veu de pluseurs et en pluseurs que pour demonstrance de miracle quelconque ilz n'ont point esté faiz meilleurs mais plus parvers et obstinez en leurs mauvaises voulentez et foles creances et faulsetez : il apparu en Pharaon et pluseurs des juifs, et depuis en maintes gens. ([GERS., P. Paul, a.1394, 497]). |
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E. - | Empl. impers. Il appert en/par qqc. : Et en aprés je dy que la foy et l'amour que saint Pierre avoit a son maistre desservi envers luy qu'il fut fait pasteur universal de saincte Eglise. Il apparu par la demande que Jhesu Crist luy feist par troys foys en disant : "Petre, amas etc. : Pierre, me aimes tu ?". ([GERS., P. Paul, a.1394, 487]). Nous avons veu de pluseurs et en pluseurs que pour demonstrance de miracle quelconque ilz n'ont point esté faiz meilleurs mais plus parvers et obstinez en leurs mauvaises voulentez et foles creances et faulsetez : il apparu en Pharaon et pluseurs des juifs, et depuis en maintes gens. ([GERS., P. Paul, a.1394, 497]). |
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A. - | "Action par laquelle on transpose qqc. sur autre chose" : ...trop plus excellemment nous pouons tourner ceste similitude a la louenge saint Pol lequel ot en soy toutes les belles plantes des vertus comme ung jardin, voire comme paradis terrestre ; et, sans curieuse applicacion des vertuz aux plantez ou aux fleurettes, tournons briefment les yeulz de nostre consideracion par les dons et beatitudes desquelles fut remplie le bieneureuse ame saint Pol comme ung beau jardin plain et benoist ([GERS., P. Paul, a.1394, 508]). |
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- | Au passif. Estre appresté de + inf. "Être préparé à" : Et icy, oultre la louange et deffense saint Pol, nous avons enseignement de nous contregarder de cheoir en perilz ou tribulacions sans neccessités ou proffit, a nous ou a autrui, tant soyons apprestez de morir et que ne nous chaille de ce monde. ([GERS., P. Paul, a.1394, 500]). |
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1. | [D'un châtiment] : ...nous entendrons comment selon divers cas saint Pol avoit a muer sa predicacion et sa correction, combien qu'il ne faisoit point aspre punicion sans tres grande compassion, et sans mesler doulceur ensemble en pleurs et en aimables paroles ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). |
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C. - | Au fig. [D'une pers.] "Fervent, passionné" : ...et tant fut ce plus grant merveille digne de memoire, que luy [saint Pol], qui estoit tant ardant et fervent plus que feu enflammé de souffrir mort et passion pour l'amour de Jhesu Crist, se laissa conseiller et y obeir reveremment et humblement. ([GERS., P. Paul, a.1394, 500]). Telz coleriques doiuent fort et diligemment moderer la passion de ire... car ilz sont moult enclins et sont hastifz et ardans comme le feu du quel ilz ont les qualitez cestassauoir chault et sec. ([CIB., p.1451, 219]). David, roy et prophete en Jherusalem et tant ardant catholique, a bien monstré en ses euvres qu'il sçavoit de la science de astrologie ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 33 r°]). |
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2. | Au passif. [Le compl. d'agent désigne un vice] "Être consumé" : Les unes sont livrees en la gueule des loups d'enfer pour estrangler. Les autres trebuschent es fosses de ire ou de impacience. Les autres sont arces ou eschaudees par la chaleur de mauvaise concupiscence. ([GERS., P. Paul, a.1394, 491]). On la garde que elle ne trebuche en la fosse d'orgueil, qu'elle ne se dessire par les espines d'ire, d'envie et de rancune, que elle ne soit roingneuse par paresce, arce par luxure, engelee par convoitise, et ainsy des autres vices. ([GERS., Noël, p.1404, 297]). |
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"Preuve, raisonnement" : Et car on ne puet avoir seignourie plus pleniere et honnourable sur toute chose terrienne que par tout mesprisier et par eslever son amour au par dessus, nous avons cler argument que saint Pol en fut seigneur qui tout avoit et riens ne possidoit ([GERS., P. Paul, a.1394, 509]). Des signes et argumens par lesquelz on peut conjecturer et pronostiquer des mortalitez à venir. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 50]). Objection, c'est argument. ([LA HAYE, P. peste, 1426, 217]). ...il estoit grant praticien en geomance, qui signiffie la terre, et quant en venoit pour en disputer, il doubloit de sapience sur Herculles. Pour ce Herculles, par argumens astrologaulx, le leva et garda de cheoir à terre et le vainquit, c'est à dire qu'il le leva en l'air par contemplacion et par argumens et lui fist laisser les choses terrestres, et pour ce fut il vaincu honnorablement ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 26 r°]). |
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A. - | "Ensemble des armes défensives qui protègent le corps d'un combattant" : ...ce qui n'a pas esté maindre miracle mais trop plus grant, que se ung simple homme feble et nus, sans armeures et sans ayde, seurmontoit et vaincoit ung grant pays ([GERS., P. Paul, a.1394, 494]). |
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. | Sans arrest. "Immédiatement" : ...et tout cecy aucunes fois soudainement et comme en ung mouvement, selon que le monstra mesmement la conversion d'iceluy saint Pol, duquel nous parlons, qui de persecuteur et de loup ravissable fut sans arrest mué en defenseur et brebis aimable. ([GERS., P. Paul, a.1394, 496]). |
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B. - | P. méton. "Uni" : ...ce qui n'a pas esté maindre miracle mais trop plus grant, que se ung simple homme feble et nus, sans armeures et sans ayde, seurmontoit et vaincoit ung grant pays, fort et bien assemblé pour resister de toutes pars, et qui a soy deffendre mettroit toute sa puissance, son estude et diligence. ([GERS., P. Paul, a.1394, 495]). |
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1. | Empl. trans. [Le compl. désigne une chose abstr., une connaissance] Atteindre qqc. "Accéder à la connaissance, au secret, à la complexité de qqc." : Et en ce est vostre louange honnourable monstree plus excellante quant on ne la puet attaindre ou comprandre aucunement. ([GERS., P. Paul, a.1394, 493]). ...aussi fist il à Juba, à Jubal, à Tubalcayn, qui tous furent grans gens au monde et leur donna Dieu très longue vie comme IXcIIIIxxXIX ans à icellui Mathusallé, pour mieulx ataindre la proufondité des sciences ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 13 r°]). Cestui congneut diverses gommes et racines et experimenta de plusieurs leurs vertuz. Ce fut lui qui ataignit plus profundement la vertu de zedoar contre les morsures venimeuses. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 66 v°]). |
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C. - | Loc. conj. Attendu que. "Étant donné que" : Pourquoy doncques ne le puet ainsi faire saint Pol, attendu qu'il monstre clerement que par contrainte des autres et maugré luy il disoit aucunes choses qui tournoyent a sa louange, non pas pour soy louer, car il en laissoit a dire le plus, mais estoit ce pour les autres edifier en bonne creance, contre la faulseté des adversaires ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). |
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B. - | Au fig. Attirer qqn à qqc. "Diriger qqn vers qqc." : Et certes, de flaterie n'y avoit il point, car la fin n'estoit en riens mauvaise ou pour temporel et propre prouffit mais pour attirer en toute benignité, chascun a la voye de verité. ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). |
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2. | [Le suj. et le compl. désignent des inanimés concr.] Qqc. attrait qqc. "Qqc. attire qqc." : Exemple de l'ayment qui attrait le fer : ainsy fait Dieu l'ame. ([GERS., P. Paul, a.1394, 498]). |
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B. - | [Dans un cont. fig.] : ...des lors, comme a l'aube du jour, les erreurs et ydolatries tenebreuses des juifs et payens commencerent plus grandement a departir et a faillir. Saint Denis de France, qui lors estoit a Athenes, ne fut il pas ung peu aprés enluminé par ce soleil ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 498]). |
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B. - | [Dans un cont. métaph.] "Don charitable fait aux pauvres" ; ici "grâce accordée par Dieu" : ...nous (...) qui sommes afflics, povres et miserables, qui selon nostre petit engin et pouoir nous efforsons vous reverer et porter gloire, nous qui demandons aucuns reliefs, aucune aumosne de vostre plantureuse table ou vous seez en paradis, mengens et buvans jusques a sobre yvresse les precieuses viandes, non mie charnelles ou corporelles mais espirituelles (...) Espandons devant eulz le sac de nostre povreté espirituelle, car plus le monstrerons grant et plus nous recevrons les aumosnes de grace qui sont seules et vrayes richesses, desquelles richesses vous fustes et estes plaine, o mere de Dieu glorieuse ([GERS., P. Paul, a.1394, 484]). |
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"Celle qui fait l'aumône" : ...o devotes gens, que en ceste grande feste nous ne soyons point escondis, ou sont apellez et requis, telz deux aumosniers honnourables du souverain Roy, saint Pierre et saint Pol, et l'aumosniere de grace et de misericorde, nostre Dame. ([GERS., P. Paul, a.1394, 484]). |
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A. - | "Pouvoir détenu par qqn (pour faire qqc.)" : ...Dieu le [saint Pierre] feist maistre et prince sur toute son Eglise, en tant que tous autres, feussent apostres ou disciples, voire et nostre Dame, furent en ce subgetz a luy, et ot la souveraine auctorité de clorre et ovrir paradis par la vertu et par les clefs du saint sacrement de penitence qui enclost confession. ([GERS., P. Paul, a.1394, 486]). Et ainsy le feist saint Pol : pour ce que les faulz apostres le vouloyent debouter comme ung homme sans auctorité, affin que on ne le creust de riens, il fut contraint de dire par quelle et de quelle auctorité il preschoit l'Evangile et la foy qui luy estoit revelee. ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. ([GERS., Concept., 1401, 423]). |
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A. - | "Pouvoir détenu par qqn (pour faire qqc.)" : ...Dieu le [saint Pierre] feist maistre et prince sur toute son Eglise, en tant que tous autres, feussent apostres ou disciples, voire et nostre Dame, furent en ce subgetz a luy, et ot la souveraine auctorité de clorre et ovrir paradis par la vertu et par les clefs du saint sacrement de penitence qui enclost confession. ([GERS., P. Paul, a.1394, 486]). Et ainsy le feist saint Pol : pour ce que les faulz apostres le vouloyent debouter comme ung homme sans auctorité, affin que on ne le creust de riens, il fut contraint de dire par quelle et de quelle auctorité il preschoit l'Evangile et la foy qui luy estoit revelee. ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). Pour ce saint Bernart en l'espitre que il feist aux chanoines de Lyon, les reprent car trop hastivement ilz vouloyent celebrer la feste de ceste concepcion, comme on devroit faire maintenant qui vouldroit faire la feste d'un saint non canonisié ou non acoustumé, sans aucune auctorité de l'Eglise romaine. ([GERS., Concept., 1401, 423]). |
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B. - | Au fig. RELIG. [D'une passion] "Qui trouble le discernement, qui empêche de voir" : O tu, aveugle charnalité, se tu pouoyes ouvrir les yeulz de ta pensee, et regarder en la lumiere de vraye foy le bien, le louyer, le royaume et la gloire en laquelle sont entrés saint Pierre et saint Pol ([GERS., P. Paul, a.1394, 490]). Or ie te pry considere se tu ne te dois pas humilier en ceste vraie congnoissance de toy quant tu vois clerement ton ame chargee de pechiez, aggrauee de la pesanteur de ce corps mortel, intriquee et enlassee de cures et sollicitudes terriennes, infecte et corrompue de desirs charnelz, aueugle ? courue, enferme, impliquee en plusieurs erreurs, exposee a mille perilz, en dangier de las infinis ([CIB., p.1451, 198]). |
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- | Estre aveuglé. "Être empêché de voir par un éclat de lumière trop vif" : Car comme ce soleil corporel que nous veons par dehors dechasse en sa venue toutes tenebres obscures et nous rent lumiere et couleur partout, pareillement avint en la nouvelle naissance de saint Pol, laquelle se feist en sa conversion, quant il fut aveuglé par dehors par la clarté soudaine du ciel, pour mieulx veoir au par dedans en l'ame ([GERS., P. Paul, a.1394, 498]). |
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II. - | Empl. trans. indir. [Avec l'idée d'une activité de l'esprit tournée vers l'intérieur] Aviser à qqc. "Réfléchir à qqc." : Mais avisons a l'exemple desja touché du medecin et cirurgien, nous entendrons comment selon divers cas saint Pol avoit a muer sa predicacion et sa correction ([GERS., P. Paul, a.1394, 506]). ...icelui roy Daire ayant une greve doleance en l'un des piez, où nul medicin ne povoit donner remede, pour la grande experience dudict Democedes fut ventillé au roy et fut envoyé querir, lequel incontinent advisa au cours de la Lune, loing du membre. Aussi à l'umeur peccante vit la disposicion du ciel convenable pour y fere applicacion et le fist ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 52 v°]). |
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- | Le plus souvent à l'impér. Aviser (comment/que). "Prendre conscience" : O tu, qui blasmes saint Pierre pour ce qu'il renia son maistre, ou qui pour ce veulz tes pechiez excuser, avise, je te prie, comment a ung seul regart de Jhesu Crist, il se converti soudainement a repentence tres amere, en pleurs et en gemissemens continuelz. ([GERS., P. Paul, a.1394, 489]). ...mon chier enfant, entens a moy, regarde moy, escoute moy ! Avise comment la main de la justice de Dieu est sur moy mise, qui par droit me tient en ce feu, en ceste flambe, en ceste tres angoisseuse affliction ([GERS., Déf., 1400, 227]). Car il est escript ou livre qui s'apelle DEUTERONOMIUM ou derrenier chapitle ou cantique de Moyses, ouquel Dieu parle a son peuple d'Israel et dist : "Advisez et sachiez que je suis seul et que aultre Dieu n'est si non moy." ([Somme abr., c.1477-1481, 103]). |
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III. - | [Substitut de (il y) a, morphème de présentation] Nous avons de/que : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). En aprés de la pitié et debonnaireté du vray amoureux saint Pol envers tous, qui en pourroit assés parler ? N'avons nous pas qu'il se nommoit mere et nourrice qui enfantoit et allaictoit tous ceulz qui se convertissoyent ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 510]). Quant au premier - que vraye Creance amaine misericorde -, nous l'avons de Abraham a qui, pour ceste vertus, fut faicte la premiere promission de ceste misericorde : le benoit Filz de Dieu. ([GERS., Purif., 1396-1397, 63]). Et par le contraire, nous avons que Jhesu Crist ne feist pas moult de vertus et de misericorde aux malades de son pays pour l'incredulité d'eulz ([GERS., Purif., 1396-1397, 64]). |
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III. - | [Substitut de (il y) a, morphème de présentation] Nous avons de/que : N'avons nous pas de nostre Dame qui se reputoit petite ancelle et ung neant a son jugement, laquelle neantmoins fut de telle manificence que elle s'accorda a estre mere de Dieu ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 502]). En aprés de la pitié et debonnaireté du vray amoureux saint Pol envers tous, qui en pourroit assés parler ? N'avons nous pas qu'il se nommoit mere et nourrice qui enfantoit et allaictoit tous ceulz qui se convertissoyent ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 510]). Quant au premier - que vraye Creance amaine misericorde -, nous l'avons de Abraham a qui, pour ceste vertus, fut faicte la premiere promission de ceste misericorde : le benoit Filz de Dieu. ([GERS., Purif., 1396-1397, 63]). Et par le contraire, nous avons que Jhesu Crist ne feist pas moult de vertus et de misericorde aux malades de son pays pour l'incredulité d'eulz ([GERS., Purif., 1396-1397, 64]). |
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b) | [Le compl. désigne un savoir] "Enseigner, transmettre" : Pour tant disoit il [saint Paul] que il avoit esté comme la nourrice qui gouverne ses enfans en toute doulceur et humilité en baillant doctrine selon leur capacité. ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). Le premier enseignement est lequel bailla saint Louys, vostre predecesseur, a son ainsné filz : Monstrez vous tel que on vous ose dire verité, sans ce qu'il faille que on use de dissimulacion entour vous. ([GERS., Noël, p.1404, 310]). Ce néantmains lesdiz Seigneurs, Qui lors estoient des greigneurs, Nous baillèrent tele doctrine Qu'elle est assez certaine et digne Pour largement et bien cognoestre D'ont (sic) pestillences pevent naistre ([LA HAYE, P. peste, 1426, 19]). Ie pourraye dilater ceste matiere qui est moult plaisant a ceulx ou celles qui quierent les choses qui sont en hault (...) mais ce nest pas chose qui ne requist grant escripture, pour ce a present souffise auoir baillie la matiere de saincte meditacion sur soy mesmes ([CIB., p.1451, 192]). Il avoit mal estudiée la leçon que bailla Aristote à l'empereur Alexandre le Grant, son disciple, par laquelle il l'admonestoit de non riens faire, s'il lui estoit possible, sans le conseil de quelque homme expert en la science des estoilles ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 7 v°]). Cestui fut le premier qui, selon les loix des estoilles, congneut estre neccessaire mectre loy en terre entre les hommes, et pour ce fut il premier qui bailla loy aux Grecs. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 19 v°]). Pithagoras, homme moult renomé en son temps, lequel sceut de geometrie, de arismetique et de astrologie à souffisance, et fut le premier qui bailla aux Grecz les mesures et poix. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 43 r°]). |
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c) | [Le compl. désigne un argument] "Donner, fournir" : Ung francoys doncques seroit plain d'ingratitude et trop mescongnoissant qui ne feroit especiale reverence et devocion a monseigneur saint Pol, puisqu'il bailla telle cause a nostre conversion. ([GERS., P. Paul, a.1394, 499]). |
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A. - | Qqn baise qqc. "Poser sa bouche sur qqc. (en signe de vénération)" : Aucuns magnifierent en saint Pierre l'onneur qui luy est fait par le monde es eglises et ailleurs par seigneurs et princes, tant soyent excellens, jusques a baisier non pas ses piés seulement mais ses os, sa robe et sa chayne. ([GERS., P. Paul, a.1394, 487]). |
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B. - | Au fig. "Message" : Qui compareroit la vertus et la proesse de ceulz que on appelle les preuz on trouveroit que en ceste vertus saint Pol les seurmonta voire plus hault que ciel de terre. Pour neant ne l'appella pas Dieu vaissel d'election pour porter son nom et sa baniere devant les roys et princes et filz d'Israel. ([GERS., P. Paul, a.1394, 511]). |
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b) | [D'une chose concr. ou abstr.] "Inférieur" : On ne requerroit pas de ung roy mortel une telle chose, que sans moyen des autres, qui sont ses subgets, il publiast ses loys et ses decrés ; comme dit saint Denis de France que les choses basses se ramenent aux haultes par les moyennes. ([GERS., P. Paul, a.1394, 497]). Et affin que nous ne perdons le degre ou nous sommes nous est necessite retourner aulx plus bas et a ceulx qui sont dessoubz. ([CIB., p.1451, 179]). Par la souveraine est representé Dieu le Pere. Par la moyenne ordre est representé le Filz, par la plus basse le Saint Esperit. ([Somme abr., c.1477-1481, 125]). |
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a) | Battre qqn (pour le châtier) : ...a l'exemple du piteux pere qui son enfant fol et hors du sens combien que le lie et bate, neantmoins tout est par amour et compassion ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). Ung enfant meismement, qui refuit tant bature, ne feroit pas telle election, aincoys bailleroit il la verge, et prieroit que on le batist, que il ne receust la sentence de la mort, laquelle il escheveroit par ceste bature. ([GERS., Déf., 1400, 242]). Mais qui plus est, voiant que tu es enferme, foible et enclin a pechie, il [Dieu] te fait paour par ses menasses et te propose les verges de quoy il bat ses enfans, et non pas seulement ses enfans ([CIB., p.1451, 188]). |
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b) | Battre qqn (par vengeance) : ...saint Pol livra son ame non pas seulement pour ses amis mais mille foys pour ceulz qui le persecutoient, batoyent et tourmentoyent, en tant qu'il desiroit estre separez de Dieu et retardé de sa gloire pour les sauver ([GERS., P. Paul, a.1394, 493]). Il advint que le Parlement de Paris fist executer aucune commission contre luy ; à cause de quoy il print la masse du sergent et l'en batit tellement, que le bruit en fut à Paris. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 133 v°]). |
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"Action de battre, coups de bâton" : Qui est la mere, je vous demande, qui vouldroit soustenir les perilz et les travaux pour nourrir ses enfans, lesquelz soustint saint Pol pour les hommes sauver, pour les tirer a l'amour de Dieu, par mer, par terre, par froit, par chaut, en fain, en soif, en prison, en chaines, en bateures, en reprouches jusques a la mort soustenir ? ([GERS., P. Paul, a.1394, 510]). Ne soyons pas si folz que nous refusons la verge, et eslisons la mort. Ung enfant meismement, qui refuit tant bature, ne feroit pas telle election, aincoys bailleroit il la verge, et prieroit que on le batist, que il ne receust la sentence de la mort, laquelle il escheveroit par ceste bature. ([GERS., Déf., 1400, 242]). |
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RELIG. [P. réf. au Sermon sur la montagne] "État de félicité qui récompense les vertus chrétiennes ; la vertu même" : ...sans curieuse applicacion des vertuz aux plantez ou aux fleurettes, tournons briefment les yeulz de nostre consideracion par les dons et beatitudes desquelles fut remplie le bieneureuse ame saint Pol comme ung beau jardin plain et benoist, et nous verrons en luy acompli ce que dit le prophete par admiracion de tous les amis de Dieu : O Dieu comment sont voz amis Excellemment a honneur mis ! Car chascune beatitude a son louyer, son don, son honneur et son priz, et plus parfaictement de tant que elle est de plus grande perfection. ([GERS., P. Paul, a.1394, 508-509]). Bonne operacion est la voie par laquelle on va en la vie eternelle. Qui court par ceste voie il quiert la beatitude, conforte toy donques et fay tes oeuures vertueusement, ceste voie de bonne operacion a son louyer toutes les foys que sommes fatigez des labeurs de ceste mortelle vie il plaise a dieu nous regarder par illustracion de sa grâce ([CIB., p.1451, 178]). |
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a) | En partic. [D'une attitude, d'un comportement (envers qqn)] : Nous avons ja aucunement parlé de l'umilité saint Pol et de sa povreté d'esperit par laquelle les amis de Dieu sont fais roys ou royaume des cieulz. C'est bel honneur, et ainsy le promet Jhesu Crist. ([GERS., P. Paul, a.1394, 509]). L'ame prudente et gracieuse, De savance moult curieuse, Et non puissant sans desplaisir Résister à si beau desir, Se paine fort, à son povoir, à trouver, sentir et savoir, Les causes et occasions De teles admirations ([LA HAYE, P. peste, 1426, 16]). ...ceste ruine De pestillence prent racine De Divin vouloir et plaisir, Comme jadiz à beau loisir Fist Dieu venir le grant Déluge, En punissant, comme droit juge, Les maulx des gens et les péchiez ([LA HAYE, P. peste, 1426, 61]). |
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2. | [À propos de la nature] : Pour tant a la beauté et digne clarté des choses espirituelles, qui resplendissoyent continuellement en son ame et en son esperit, effacoit toute la beauté et clarté de ce monde plus que escarlatte vermeille ou le soleil les estoiles ([GERS., P. Paul, a.1394, 514]). |
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1. | [À propos d'une pers. ou de ses attributs] : Pour tant a la beauté et digne clarté des choses espirituelles, qui resplendissoyent continuellement en son ame et en son esperit ([GERS., P. Paul, a.1394, 514]). Or vousist Dieu que tout ainsy diligemment comme nous sommes icy assemblez pour ouyr parler de la toute belle amie de Dieu, nous eussions peine et diligence de ensuyr son exemple, sa vie, ses meurs et saincte conversacion en beauté et bonté espirituelle ! ([GERS., Concept., 1401, 427]). |
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Empl. intrans. "Parler en articulant maladroitement, bégayer" : Comme la nourrice parle aucune foys imparfaictement et en begueant pour condescendre a la parole de son enfant, puis masche sa viande, puis siet a terre, puis rit a luy, puis pleure, et briefment elle se fait enfant avec son enfant, pareillement lisons nous de vous, o tres piteux saint Pol ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). |
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"Bénédiction" : Disons encores que se Ysaac en beneissant son filz Jacob le compara a ung jardin plain ouquel Dieu a donné sa beneisson, trop plus excellemment nous pouons tourner ceste similitude a la louenge saint Pol ([GERS., P. Paul, a.1394, 508]). Je te salue, Marie etc... Moult bel salut icy a, et moult agreable beneisson, quer par iceluy salut, par tel Ave, fut destruicte la maudisson de l'umain lignage, qui vint par Eve ([GERS., Annonc., a.1400, 228]). |
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[À propos de Dieu] "Bienveillance" : ...nous cuidons la begnivolence de Dieu acquerir, laquelle il ot a l'umain lygnage, et le cuidons ensuir se nous sonmes piteables et misericors, car il nous a esté et est encore, de jour en jour, tres pyteable et tres misericors. ([Songe verg. S., t.1, 1378, 342]). ...partout il veoit tourner et reluyre la puissance de Dieu, sa saigesse et sa benivolence. ([GERS., P. Paul, a.1394, 514]). A la parfin il convient qu'il [celuy qui m'a fait] soit de grande liberalité, courtoisie et benivolence : et si ne congnoys point sensiblement quelle chose est ceste liberalité, ceste amour et benivolence. Ainsy diroye je de verité, de justice et de bonté, quant on les considere absolument. ([GERS., Trin., 1402, 168]). Que chose est Dieu ? Voulenté toutpuissante, benivolence, vertu, lumiere eternele, raison immuable, constante, perdurable, souveraine benoiteté ([Somme abr., c.1477-1481, 156]). |
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"Bienveillance, bonté" : Et Jhesu Crist l'a bien remuneré en benignité et plantureuse misericorde. ([GERS., P. Paul, a.1394, 512]). Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire ([GERS., Concept., 1401, 392]). De ce vient que aucune foys une simple personne qui sera devote et aymera Dieu, aura trop plus haulte et digne congnoissance de la Divinité, de sa puissance, saigesse et bonté, et de sa doulceur et benignité que n'ont eu les philosophes ([GERS., Trin., 1402, 171]). Nest ce pas grant benignite, grant doulceur et bonte quant il te dit que tu dois faire et que tu ne dois pas faire pour ton salut. ([CIB., p.1451, 188]). Et celle est par generation eternele, par laquelle il engendre Filz, et l'emanation, decours et proces tres amoureux et joyeux, qui procede par maniere de benignité et de liberalité. ([Somme abr., c.1477-1481, 123]). |
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2. | P. anal. [D'un être hum.] "Appeler la bénédiction de Dieu" : Disons encores que se Ysaac en beneissant son filz Jacob le compara a ung jardin plain ouquel Dieu a donné sa beneisson, trop plus excellemment nous pouons tourner ceste similitude a la louenge saint Pol ([GERS., P. Paul, a.1394, 508]). |
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B. - | "Louer" : Vrayement qui bien penseroit a ces deux manieres de mors, il maudiroit la mort des pecheurs et beniroit celle des sains ([GERS., P. Paul, a.1394, 491]). |
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A. - | [De la Trinité ou de la Vierge Marie] : ...les apostres et les disciples avecque la benoite Vierge Marie estoient enfermez pour la paour des juifs dedens l'ostel ([GERS., Pent., p.1389, 74]). ...ce glorieux hoste le benoit Saint Esperit ([GERS., Pent., p.1389, 84]). ...il escript que le benoit Filz de Dieu estoit d'elle nez et formez ([GERS., P. Paul, a.1394, 484]). ...nous vous saluerons du salut que le benoist fruit au jour d'uy nez vous anonca par l'ange, et dirons : Ave Maria. ([GERS., Noël, p.1404, 292]). Maiz le Seigneur, toudiz benoit, Telz grans effectz monstre et révèle Par la carte célestiele ([LA HAYE, P. peste, 1426, 61]). Il nest pas de puissance a entendement humain veoir ou entendre parfaictement ceste saincte et benoiste trinite tant que on est en ceste mortelle vie ([CIB., p.1451, 201]). Premierement la benoitte trinité est manifestee par les escriptures principalement. Le pape Leon notable docteur saint et souverain theologien dist : nous creons la benoitte trinité, le Pere, le Filz et le Saint Esperit ([Somme abr., c.1477-1481, 124]). |
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- | Berger trop piteux fait ses agneaux rogneux : Pareillement faisoit saint Pol envers ses persecuteurs et les pecheurs incorrigibles nuysans aux autres. Bergier trop piteux feroit ses aigneaux roingneux. ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). |
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- | Prov. : Bergier trop piteux feroit ses aigneaux roingneux. ([GERS., P. Paul, a.1394, 507]). |
Rem. Cf. A. J. V. Le Roux de Lincy, Livre des prov. fr., 1859, I, 268 : «Mère trop piteuse fait sa famille teigneuse» XVIe s. |
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- | Un bien + adj. : ...il [saint Paul] ot misericorde incomparable envers tous, car a tous il donna non pas seulement richesses ou biens transsitoires par dehors mais son corps et son ame non pas une fois mais chascun jour ([GERS., P. Paul, a.1394, 512]). Cestui eut deux filz, Naridius et Tamyn, qui lui succederent, tant en la science des estoilles que autres vertuz et biens temporelz, qui firent depuis choses incredibles que je laisse. ([SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 24 v°]). |
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2. | [De l'âme] : Mais la sainte ame, bieneureuse hostesse du Saint Esperit, ha a celle heure en soy et avec soy son bon hoste, le Saint Esperit ([GERS., Pent., p.1389, 86]). ...et, sans curieuse applicacion des vertuz aux plantez ou aux fleurettes, tournons briefment les yeulz de nostre consideracion par les dons et beatitudes desquelles fut remplie le bieneureuse ame saint Pol comme ung beau jardin plain et benoist ([GERS., P. Paul, a.1394, 508]). Puis fault la voulenté estre separee de toute charnalité et de vilains et ors desirs, affin qu'en ceste trinité reluise purement la Trinité divine. Las ! Comment ce sera ? Bieneureuse sera l'ame a laquelle ceste grace avendra ! ([GERS., Trin., 1402, 172]). |
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